FABRE Robert-Félix. Né le 17 mars 1920 à Frontignan (Hérault) ; employé à la Sécurité
sociale ; syndicaliste CGT puis FO et militant socialiste SFIO puis UDF de
l’Hérault, secrétaire de la section socialiste de Montpellier (Hérault) ;
maire de Pérols (Hérault) de 1971 à 1989, député UDF (1978-1981). Robert-Félix Fabre était le petit-fils de Victor Anthérieu, maire radical et conseiller général de
Frontignan avant-guerre. Durant sa jeunesse, il perdit sa mère. Son père
étant agent général de la maison de négoce Anthérieu
à Paris, il fut élevé par Eugène Orsetti, gérant de
cette société et militant socialiste. Bachelier à Montpellier, il participa à
la Résistance. Membre d’un réseau, il fut démasqué et quitta la France par
les Pyrénées. Il rejoignit le Maroc et intégra Combat en septembre 1943.
Engagé dans les Forces Françaises Combattantes, il fit le débarquement en
Provence. De retour à Montpellier, il devint, grâce à un membre de sa
famille, employé de la caisse primaire de sécurité sociale de Montpellier-Lodève.
Membre de la CGT, il adhéra à l’Union des gaullistes de René Capitant qui
intégra plus tard le RPF. Lors de la création de la CGT-FO, il fonda ce
syndicat à la caisse primaire et en devint un militant actif. En 1957, il fut
élu membre de la commission exécutive de l’Union départementale FO,
administrateur de l’ASSEDIC puis plus tard secrétaire du comité d’entreprise
de la CPAM. Devenu secrétaire adjoint de l’union départementale FO en 1960,
il fut un temps pressenti pour prendre la direction de l’Union
départementale, mais quitta ses fonctions syndicales quand il commença à
prendre des responsabilités au sein de la SFIO. Par l’entremise de Jean
Léon*, président de la CPAM, il adhéra à la SFIO en 1955. Deux ans plus tard,
il devint l’un des rédacteurs du journal fédéral, puis, l’année suivante, secrétaire
adjoint de la section de Montpellier et figura sur la liste socialiste lors
des élections municipales de 1959. La même année, son activisme syndical fit
qu’il fut sollicité pour créer et diriger la fédération départementale des
groupes socialistes d’entreprise. Militant actif, anticommuniste, il n’hésita
pas à faire le coup-de-poing. Durant cette même période, il organisa, avec
quelques militants de la section de Montpellier des plasticages anti-OAS à l’époque
où Montpellier était l’une des villes les plus plastiquées de France. Rédacteur
principal à la CPAM de Montpellier-Lodève, puis chef du contentieux de l’URSSAF,
Robert-Félix Fabre fut poussé par Jean Péridier*
pour prendre la direction de la section de Montpellier. En 1961, sa
candidature fut repoussée par la vieille garde SFIO qui le trouvait trop
jeune. Au niveau fédéral, il intégra la commission administrative fédérale,
puis le bureau fédéral en 1966. Il fut parallèlement membre du comité
exécutif de la FGDS. Secrétaire de la section de Montpellier, proche de la
ligne défendue par Gaston Defferre, il quitta le Parti socialiste après 1969,
en désaccord de plus en plus marqué avec le rapprochement socialo-communiste.
Proche du maire de Pérols qu’il avait connu dans le cadre de ses fonctions à
l’URSSAF, il se vit proposer la tête de liste aux municipales de 1971. Il fut
élu maire sans étiquette, puis se rapprocha progressivement de la droite.
S’étant dans un premier temps tourné vers les gaullistes, il adhéra
finalement en 1973 aux Républicains indépendants par l’entremise de Jacques Giret, maire de Palavas-les-Flots. Durant cette période,
il fit adhérer sa commune au district de Montpellier et fonda l’ANEL dont il
devint le vice-président national. En 1978, François Delmas, maire de
Montpellier, lui proposa d’être son suppléant, sûrement sur les conseils de
son parent, Henri Grillon, condisciple de Fabre au lycée de Montpellier.
Après la nomination gouvernementale de François Delmas, il devint député le 7
mai 1978 et le resta jusqu’au renouvellement de 1981. En 1985, il fut battu à
l’investiture aux cantonales par Michel Vaillat,
maire UDF de Lattes. En 1989, suite aux dissensions au sein de son conseil
municipal, il décida de ne pas se représenter aux municipales et se retira de
la vie politique. Au-delà de ses engagements politiques et syndicaux,
Robert-Félix Fabre fut aussi un franc maçon actif. Membre de la loge Auguste
Comte de la Grande Loge de France, il en devint vénérable avant d’essaimer
une nouvelle loge. Il fut aussi membre de la Ligue des droits de l’Homme et
administrateur de la Fédération des œuvres laïques. SOURCES : Arch. Dép. Hérault,
541 W 55. 376 W 64. 506 W 342 — Arch. fondation Jean Jaurès, fonds Pierre
Mauroy. — Arch. OURS, 2 APO 13. — Combat
socialiste, 1945-1980. — Nouveau Sud. — Midi Libre. — Entretien
avec Robert-Félix Fabre. Olivier DEDIEU |